- Ce qui rend malheureux c'est le décalage entre la réalité et son idéal de vie. Dans l'idéologie actuelle de la consommation, les désirs ont été transmués en besoins : "d'avoir", "de faire", "d'être utile" pour combler une quête de reconnaissance narcissique. La haine constitue l'envers d'une forte demande affective.
- La Dépression Infantile Précoce est la conséquence inconsciente d'une souffrance (abus, maltraitance, un frère appelé au ciel prématurément, la dépression des parents...), obstacle à la construction identitaire (sur-compensation, peurs de déplaire, d'être abandonné(e), excès, hyper-activité venant compenser le vide intérieur).
- Ingrédients de la maison-soi : tendresse vitale (cuisine, chaleur), autorité sécurisante (murs), repos équilibré (chambre), soin et hygiène (salle de bain), création de liens (séjour, extérieur), séparation acceptée (école, travail), maturation (la cave pour le bon vin ou l'atelier bureau pour les projets), enseignements de l'échec (bibliothèque, grenier).
- J'ai tout plaqué pour repartir à zéro plusieurs fois (changement ville/pays/travail/partenaire). Paradoxalement, c'est lorsque l'on se croit pleinement libre et incapable de contrôle ou de patience que l'on est le plus prisonnier de ses pulsions, des normes, de la publicité et d'une agitation anxieuse brûlant son capital santé. Je me suis coupée d'êtres aimés et je me suis blessée sans comprendre que c'était mon cerveau limbique irrationnel qui me contrôlait. J'ai été distante, méfiante, dans l'oubli de moi-même pour me protéger mais ça n'a que fait précipité doutes et déchirements. Je n'ai pas construit de maison. J'en ai quitté plusieures. J'ai multiplié les séparations comme pour réparer celle qui m'a dévastée. A force de répétition, la vie nous éclaire sur nos échecs. Des compagnons de route de fortune souvent idéalisés, des fausses dépendances cachant des peurs (rejets ou inquiétudes) non émancipatrices.
- Toute crise révèle une façon d'être aliénante et une invitation à mieux se connaître. "Tu ne vas pas bien parceque tu n'es pas toi. Il est temps que tu t'autorises à choisir par toi-même ". L'amour sacré (apaise les pulsions) dans une relation (à soi et à l'autre) préserve de la surenchère (toujours plus) et de l'extinction/rupture (je n'en peux plus). Le bonheur dans le couple dépend étroitement de la capacité d'être soi de chaque partenaire. En famille, l'équilibre tient entre l'amour donné et les limites posées et accordées.
- Le travail-pansement-thérapeutique pour se sentir reconnu/utile/vivant peut aussi être destiné à colmater une faille identitaire. Confondant l'être et le paraître, la personne et la fonction sociale, les "malades" du travail ne supportent pas l'échec. Chacun a tendance à gérer ses sous de la même façon que ses émotions, ses idées, son temps et sa vie.
- Devenir soi demande un travail soutenu où le courage (d'accepter ses imperfections) , la confiance (en ses capacités) et la lenteur (prendre conscience de ses fragilités) permettent de comprendre son histoire personnelle et transgénérationnelle, se connecter à son intériorité authentique, paisible et sereine.
- Être soi, c'est le grain, le bonheur, la paille.
Le bonheur d'être soi se cache à l'intérieur de chacun.
Il n'existe pas plus long ni plus beau voyage que celui qui mène à soi.
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